Quelle surprise de découvrir dès le début de l’année un tout nouveau sondage sur le site internet rénové de la mairie, et savez-vous sur quoi ? Sur le PLU, dont on parle depuis plus de dix ans, qui a été voté en catimini en juillet dernier, et qu’on ne sait toujours pas comment orienter ! Quel candidat a dit qu’il y avait vraiment trop de fonctionnaires – dans notre commune ?
Mais attention, ce n’est pas n’importe quel sondage ! On ne vous dira pas par qui il a été élaboré ni par quel service municipal – ou élu municipal – il a été validé – non ! Car son principal intérêt, c’est justement d’être tronqué … et biaisé.
D’un côté, on vous demande si, pour les secteurs identifiés à l’urbanisation : Les Figueirasses (110 logements) ; Fontrompette (550 logements) ; Les Faurys (70 logements), il est vraiment « souhaitable de les maintenir dans le prochain PLU » ? Certes, les riverains de ces nouvelles zones à construire veulent avoir un droit de regard sur les modifications de leur environnement (études de risques : inondation, incendie ; études d’impact : sur la circulation, la pollution chimique et sonore, sur la nécessité de services locaux), cela est tout à fait normal et relève d’exigences démocratiques, mais aucune remise en cause fondamentale sur l’opportunité de ces projets n’est apparue dans le cadre de l’enquête publique de l’été 2015. Rappelons d’ailleurs que le maire s’est engagé auprès du préfet, dès son élection, à les maintenir pour donner corps aux engagements de création de logements, dont la pénurie est une des plaies majeures de notre métropole, au point de faire fuir les entreprises et les emplois associés.
D’un autre côté, on vous suggère de remettre en cause la règle admise par tous de construire à l’Est de l’autoroute. Or l’urbanisation de la zone agricole à l’Est de l’autoroute a toujours été écartée du PLU (il n’y est d’ailleurs pas prévu de logement).
Et, une fois ce tabou franchi, on vous amène insidieusement à la question suivante : « Pensez-vous qu’il faille urbaniser La Bosque ? ».
Or les personnes publiques associées à l’élaboration du PLU, et en particulier la chambre d’agriculture, ont toujours été opposées à la poursuite de l’urbanisation au nord du cimetière de la Bosque, pour les raisons suivantes :
– C’est une zone inondable (les caveaux flottaient dans le cimetière en 1993) ; le commissaire enquêteur l’a souligné, et s’est violemment opposé dans son rapport à l’ouverture de l’urbanisation en zone inondable ; les exemples récents en PACA montrent que le risque augmente avec l’artificialisation massive des terrains, aggravée par le changement climatique. Le risque concerne les lotissements en aval tant de Venelles (Val Tourame, Clos de la Bosque) que d’Aix (les Couestes).
– C’est une zone viticole, classée AOP.
– Cette zone contribue à la continuité écologique entre Trévaresse et Concors ; elle constitue un poumon pour les quartiers ouest de Venelles, dans la continuité de la zone boisée (à l’origine de la dénomination du lieu).
– Cette zone est contiguë à Puyricard ; or le PLU de Puyricard vise à préserver le caractère agricole de cette zone. Il n’y est, en particulier, pas prévu d’établir une liaison avec la route de Saint Canadet.
– Cette zone périphérique est éloignée du centre de Venelles ; elle n’est pas desservie, et la voirie d’accès et les réseaux d’évacuation des eaux pluviales et usées devront être construits et raccordés, comme d’habitude aux frais des contribuables venellois.
En ce sens, ouvrir à l’urbanisation cette zone viticole va à l’encontre des politiques actuelles, tant nationale que métropolitaine, de limitation de la dissémination de l’habitat, et ce afin de contenir les dépenses d’entretien de voirie, et de transports.
C’est pour ces raisons que le CIQ s’oppose à l’urbanisation de la zone de la Bosque au nord du cimetière, autant qu’à l’Est de l’autoroute : où nos enfants trouveront-ils des terrains pour se loger quand le mitage aura tout envahi ?
Le CIQ constate par ailleurs que d’autres aspects ne sont pas abordés :
– Pas d’étude de diagnostic sur l’échec de la zone commerciale des Coteaux de Venelles ;
– Pas de reprise, ni même d’étude critique, des plans de circulation élaborés par les municipalités précédentes ;
– Pas de schéma directeur pour la zone des Ribas, avec une étude des conditions de réussite d’une mixité logement-activité dans cette zone centrale de Venelles ;
– Pas de schéma directeur pour la zone de la gare, qui sera la nouvelle centralité de Venelles au XXIème siècle.
Des études parcellaires vite désuètes, des problèmes abordés de façon étriquée, et non dans leur ensemble comme le suggère la démarche de PLU : voilà ce que nous promet la municipalité pour cette nouvelles année ! Citoyens venellois, vous méritez mieux que ça !
En tout cas, c’est ce que vous souhaite le CIQ : pouvoir faire entendre votre voix face à des propositions cohérentes et structurées, et non pas un patchwork d’études sous-traitées à des cabinets aux compétences douteuses, au vu des résultats (cf. Les Tournesols).
2 réponses à “Sondage ou manipulation ?”
[…] Lire l’article en entier → Sondage ou manipulation ? […]
Excellent article sur le PLU. J’ajouterai que le tabou du franchissement de l’autoroute n’a aucun sens, si ce n’est en termes de communication. On dit à l’électeur ce qu’il a envie d’entendre.
A cause de ce tabou on cherche comment faire tenir un pôle multimodal d’échange (gare, parking, station de bus, et plus …) dans une zone qui est déjà urbanisée. Ne pourrions-nous pas rêver d’un véritable plan directeur qui permettrait à la fois de trouver une expansion cohérente de Venelles, même au-delà de l’autoroute et d’une intégration dans le site de la Sainte Victoire de toutes les zones agricoles, forestières et d’habitations situées au-delà.
Quant à la prise en charge par le contribuable des frais liés à la viabilité, c’est une question uniquement politique. Je l’ai vu dans des municipalités de toute tendance, c’est principalement au promoteur d’effectuer ces aménagements et de payer le terrain en conséquence pour le revendre au prix du marché. C’est quand même un peu facile d’avoir acheté « pour rien » des terrains et de les revendre pour des centaines de milliers d’euros, ou de millions d’euros avec une taxe dérisoire au regard de la plus-value réalisée et de faire payer les aménagements par le contribuable.