Pour bien isoler son logement, faut-il commencer par un diagnostic thermographique ?
Suite à l’étude lancée par l’Espace Info Energie d’Aix, et demandant pour sa réalisation des volontaires pour réaliser une mesure dans les maisons, voici les informations fournies par Maurice ARMAND (maurice.armand.aix@gmail.com), membre du CIQ et de AVEC, et spécialiste du domaine, en tant qu’ancien chef d’une entreprise spécialisée dans la rénovation des bâtiments.
Vis-à-vis des mesures aériennes, qui ont concerné la plupart des maisons de Venelles :
« Cette technique, qui avait pour objet de sensibiliser les propriétaires à l’isolation de leurs combles, est assez peu fiable : mon garage non isolé avait la même couleur que ma maison !
Pour que l’image soit utilisable, il faut une température extérieure assez basse pour avoir un contraste avec l’intérieur chauffé, mais pas trop basse car un toit mouillé ou givré est artificiellement froid, même sans isolation dessous… Cette condition n’est en général pas respectée, et selon l’orientation de la maison ou son site, les résultats peuvent être faux. »
Pour l’utilisation de la caméra thermique infrarouge dans le domicile lui-même, voici le diagnostic :
La caméra thermique infrarouge a les mêmes exigences de contraste, c’est donc très délicat à interpréter selon l’orientation des façades, le reste de chaleur suite à ensoleillement, etc. Elle met facilement en évidence les ponts thermiques habituels dans une maison : arêtes de plafond en façade, pourtour des fenêtres et portes extérieures… bien connus des spécialistes du bâtiment.
Son seul intérêt est de détecter les éventuelles malfaçons : isolant déplacé en comble, zones « oubliées » dans les doublages. Elle est donc intéressante pour procéder à la réception d’un ouvrage neuf ou rénové. Avec le temps, ces zones apparaissent visiblement, car elles se salissent suite à la condensation …
Une mesure faite sous dépression sert à mettre en évidence les circulations d’air parasites.
On constate (avec une poire à fumée) les infiltrations par les menuiseries de mauvaise qualité ou anciennes, les ouvertures dues aux tuyauteries et au réseau électrique (prises, interrupteurs).
Mais les problèmes en rénovation thermique de maison individuelle ne nécessitent pas ces artifices, un peu de bon sens suffit en faisant le tour des questions de base : isolation (réelle, vérifiée) des parois, qualité des menuiseries, qualité des équipements, le diagnostic est simple.
Les mesures à prendre sont ensuite calculées avec des outils logiciels simples qui évaluent le rapport efficacité/coût, seuls outils vraiment utiles.
Il n’y a en général pas de problème financier, les aides sont actuellement nombreuses.
Le problème majeur est ensuite de convaincre la maîtresse de maison d’affronter les travaux chez elle, bruit, poussière…
La voie royale est l’isolation par l’extérieur, quand c’est possible, qui réduit ces inconvénients. »