Notre commune a mis en place depuis plusieurs années un système de vidéo surveillance.
Une première phase a permis l’installation de 55 caméras pour un coût de 441 000 € (dont 260 000 € à la charge de la commune). Ce dispositif doit être complété par l’installation de 24 caméras supplémentaires (coût estimé de 190 000 € entièrement à la charge de la commune).
Les coûts de maintenance du dispositif n’ont pas été communiqués, ni le niveau de service requis, mais d’après un rapport de la cour des comptes, le coût moyen de maintenance est de l’ordre de 12 % de l’investissement soit 75 000 €/an.
Efficace la vidéo surveillance ?
A l’étranger, alors que le Royaume-Uni a investi des centaines de millions pour s’équiper du plus vaste système de surveillance d’Europe (environ 15 % des caméras de surveillance dans le monde), seuls 3 % des délits sont résolus à l’aide des caméras de surveillance.
Voir également l’évaluation faite par la ville de St Etienne avec 67 caméras, les faits repérés grâce à la vidéo représentent 1,2 % des actes de délinquance.
Voir article du Figaro sur l’efficacité de la vidéo surveillance.
(+ de caméras) + (+ de policiers) = – de délinquance ?
Hélas, cela ne semble pas le cas. En matière de sécurité, la ville de Nice détient trois records : celui du plus grand nombre de caméras de surveillance de France (une pour 360 habitants), celui des plus gros effectifs de policiers municipaux (un pour 902 habitants) et… celui des résultats les plus décevants. (voir article du Monde).
Un système sans opérateur comme à Venelles, s’il permet d’éviter la masse salariale des opérateurs, n’a d’intérêt que dans la mesure où il permet, a posteriori, de disposer d’images permettant l’identification des auteurs d’actes criminels ou délinquants. Si cela permet d’améliorer le taux de résolution, cela rend totalement inopérant l’argument de la prévention habituellement avancé pour promouvoir la vidéoprotection auprès de la population.
Pourtant, au mois de mars 2013, un sondage BVA montrait que 75 % des Français sont favorables à la vidéosurveillance. On peut se demander si ce résultat serait le même si les Français avaient été correctement informés. Or, la communication des élus présente cet outil comme l’arme secrète qui résoudra tout ou partie des problèmes d’insécurité.
Les coûts d’investissement (450 000 € à la charge de la commune) et de maintenance (75 000 €/an) sont élevés.
La municipalité n’a pas procédé à l’évaluation de l’efficacité du dispositif, et son efficacité reste à prouver (voir le rapport du sénat).
Cet argent pourrait-il être mieux employé ?
6 réponses à “La vidéo surveillance à Venelles”
Entre nous, ça marcherait aussi bien avec des fausses cameras qui ne coûteraient rien : les citoyens seraient rassurés.
D’ailleurs, les cameras en place, qu’est-ce qui nous prouve qu’elles ne sont pas bidon ?
Voilà un vrai sujet qui méritera d’être débattu avec la nouvelle municipalité qui sortira des élections de fin septembre : coût de maintenance, mode d’exploitation des enregistrements et exemples de faits délictueux enregistrés, complémentarité avec les caméras des commerçants – et poursuite de la surveillance sur la voie publique, éventuelle réorganisation du système pour protéger les investissements publics (écoles, centre aquatique, etc.).
Bonjour,
Je pense que ce débat n’est pas le bon. La question de base n’est pas de savoir si un outil comme la vidéo surveillance est efficace ou pas, mais plutôt de savoir si l’usage qu’on en fait est bon, et si la gestion de cet outil est efficace et bien pensée (entretien, gestion, emplacements, dépenses, etc).
Caméras ou pas, il y a tellement d’actes malveillants et de violence qui se développent de toutes parts, chaque fois plus traumatisants, que d’utiliser un tel outil est une des solutions, peut-être pas la meilleure, mais s’en est une.
Nb: Pour en avoir été témoin plusieurs fois, il y a eu sur Venelles des faits divers d’une violence inouïe. Pour diverses raisons, le choix a été fait de ne pas les médiatiser. Le faits est qu’ils existent et que les caméras apportent un éventuel outil pour l’enquête.
Prenez conscience qu’à chaque décision prise, s’ouvre systématiquement un débat d’opposition de principe et qui repose souvent sur des arguments virtuels.
Se positionner contre toutes décisions prises par une équipe qui ne représente pas ses propres idées (ex. placer des caméras dans nos rues, ou encore les « voisins vigilante », etc), n’a pas de sens puisque de toutes façons la décision est prise et sera mise en oeuvre.
Il serait plus opportun d’accepter la décision, même si elle heurte ses propres convictions, et de négocier pour s’y associer, afin de pouvoir donner son avis sur sa mise en oeuvre et sa gestion, éviter les dérives et autres passe-droit, plutôt que de partir d’emblée dans une attitude d’opposition qui ne fait que durcir les désaccords et désunir les citoyens (le contraire de « Réunir ») .
Dites-vous bien que si demain la mairie change de bord, il se passera la même chose, à savoir que la nouvelle mairie prendra des décisions différentes sur le fond et sur la forme, et automatiquement en face se dresseront des étendards d’opposition sans effet positif. Changeons ce comportement.
Dernièrement j’ai fait l’expérience de rechercher sur les différents blogs et forums venellois, les anciens débats animés sur des décisions très controversées (aménagements urbains, projets immobiliers, etc) : j’ai pu constater que pour certains d’entre-eux les arguments d’opposition se sont révélés complétement faux et injustifiés.
Juste un exemple, j’habite à proximité des immeubles Bouygues, vers le rond-point des anciens combattants. Les opposants annonçaient une saturation de la circulation routière dans le quartier, une arrivée non gérée de la population qui créerait des problèmes sociaux, etc… Aujourd’hui, rien de cela n’est arrivé, au contraire, la circulation est restée fluide, les relations de voisinage sont cordiales…
Vous avez raison de souligner qu’à chaque décision prise s’ouvre systématiquement un débat d’opposition et c’est vrai que certaines décisions très contestées au départ sont finalement admises et même approuvées. C’est le cas également de la salle des Faurys, à l’époque les riverains et les associations étaient contre, aujourd’hui, on estime que c’est plutôt une réussite.
Le débat sur la vidéo surveillance dépasse largement notre commune. A une certaine époque on pensait que la mise en place d’un tel système de surveillance améliorerait la sécurité, et le gouvernement accordait des aides généreuses aux collectivités qui adoptaient ce système. C’est dans ce contexte que la municipalité a mis en place ce dispositif. A l’époque les débats, dans notre commune, portaient davantage sur le respect de la vie privée que sur l’efficacité du système.
Aujourd’hui, avec les retours d’expérience, il s’avère que ce système est peu efficace, ce que confirment les rapports parlementaires.
Il ne s’agit pas ici d’accuser les élus d’incompétence, ni d’ouvrir une polémique sur le sujet, mais plutôt d’attirer leur attention sur une source d’économie possible.
J’ai participé à des réunions de la commission sur la vidéo surveillance, qui comprenait une quinzaine de personnes, toutes convaincues de l’intérêt du dispositif. J’ai demandé de procéder à une évaluation permettant de mesurer l’efficacité du système, sans grand écho jusqu’à présent.
Á moins que je ne me trompe, il semble que les actes de malveillance ou de vandalisme se produisent surtout la nuit vers 3 ou 4h du matin, moments où la commune est tout à fait déserte. Perso, je pense que la meilleure solution serait la surveillance humaine, à condition bien sûr, de pouvoir disposer des moyens humains correspondants. Á Venelles, existent deux autorités de police, la gendarmerie et la police municipale. J’avais eu, il y a quelque temps, l’occasion d’assister à une présentation de la manière dont ces deux organismes travaillaient ensemble. J’en avais gardé l’image d’une bonne volonté de part et d’autre, mais surtout d’une véritable usine à gaz où chacune tentait de coopérer avec sa sœur jumelle selon une procédure préétablie mais qui était d’une complexité inouïe. La France, hélas, se distingue des autres pays européens par la multiplicité des forces de police (gendarmerie, police nationale, police municipale, etc…) Tous les pays européens qui nous entourent ont une force de police unique. Même la Belgique qui avait comme nous une gendarmerie et une police Nationale, a entrepris depuis quelque temps, de fusionner ces deux organismes. Tant qu’il n’existera pas une force unique telle par exemple, Scotland-Yard, au Royaume Uni, nous serons confrontés en France à ce genre de situation qui se caractérise par un gaspillage inouï des moyens humains! Autre remarque, il conviendra que cette force de police unique puisse être utilisée par les élus, ou bien par l’autorité judiciaire, et non par l’inamovible préfet, là encore, autre particularité bien française.
On a pas fini d’entendre parler des avatars des caméras de surveillance…
L’article, anonyme, intéressant par les commentaires, anonymes, qu’il soulève chez Avec & Ciq, est sur la vidéo-surveillance-protection, (suivant comment on se positionne, de gauche à droite des 53 caméras)…/… Caméras bientôt intelligentes, sur les plaques minéralogiques jour et nuit, en temps réel. Caméras déjà intelligentes, sur les portraits internationaux jour et nuit, en série TV.
Toutes les listes jouent cette carte électorale sécuritaire, à Venelles.
Questionnez, ils (nominés en tête de liste) vous l’expliquent tous, très posément. Apaisés.
Moi, je les déteste, je les méprise, ces caméras, …anonymes…, visionnées sur écrans, elles bouffent mon métier, elles créaient un amalgame concernant l’observation humaine, et , dingue, elles dérivent de « La Photographie Française » moribonde. Elles y sont. Elles y resteront.
Ça, c’est un problème personnel, national, international, donc à et pour Venelles, on s’en fout.
Je prends le deuil, seul.
Bref, il est vrai que je ne suis pas passionné de photos de nuit, pour zieuter les venellois(es) à travers leurs fenêtres. (C’est le formidable travail créatif, d’un autre auteur contemporain !) Quant à voler en drone, au-dessus du village, pour tout filmer, un : c’est …interdit et deux : c’est le travail dit créatif, d’autres auteurs contemporains !
Evidemment, on peut se réfugier derrière un masque, dans un sac… Mais pourquoi ? Qu’aurait-on à cacher ?
Oui, je connais aussi l’argument finances, « S’il y a une bonne séquence sanglante filmée, ça se vendra très bien. Buzz de Com’… inclus, sur le Net. Et qui ramasse les droits d’auteurs ? »
Je vous rejoins sur votre aparté rouge… L’argent serait–il mieux employé ? Oui, versez-le sur mon compte d’auteur, en tant que mission photographique, pour résidence créative venelloise.