Hier était présenté en mairie le lancement officiel du plan climat énergie
du pays d’Aix, qui définit un programme d’actions pour les 5 ans à venir
Dommage que le journaliste se soit contenté de restituer les paroles des institutionnels, sans faire référence aux questions des citoyens présents, notamment les membres de la Fédération des CIQ du Pays d’Aix !
(Voir l’article de La Provence)
Un petit rappel sur les chiffres, fait en séance par P. Michaille (CIQ de Venelles) :
D’abord, sauf J. Bucki qui y a fait allusion, personne n’a parlé de la pollution par la centrale à charbon de Meyreuil ; or elle représente 40 % des émissions de la CPA, à égalité avec les transports : en plus de CO2, il s’agit d’oxyde de souffre et d’azote, ainsi que poussières, qui sont au moins aussi nocives que les émanations des moteurs diesel qui nous polluent journellement. Or quand on parle de changement climatique pour la fin du siècle, il faudrait déjà s’intéresser à la santé des populations aujourd’hui !
Ensuite, quand on parle d’énergie, il faut aussi en connaître les coûts, d’autant qu’on parle de plus en plus de « précarité énergétique ». L’électricité vendue au prix de la loi NOME est de 42 €/MWh, l’éolien terrestre est racheté à 83 €/MWh, le premier appel d’offre sur l’éolien maritime en Manche arrive à des offres de 220 €/MWh. Alors, quand Mme Delhaye nous parle d’éoliennes placées sur des plates-formes flottantes à grandes profondeurs, on n’ose pas imaginer à quels gouffres financiers correspondra l’électricité produite ! A noter qu’en Allemagne, le consommateur paye son électricité deux fois plus cher qu’en France (30 c€/kWh contre 14,5, en moyenne).
L’opportunité de notre région, c’est le solaire. Aujourd’hui, le kWh installé en Allemagne coûte deux fois moins cher qu’en France, avec des technologies comparables : que comptent faire nos élus pour réduire l’écart ?
A cela J. Bucki a répondu que le système d’appel d’offre tel qu’il était organisé en France empêchait les municipalités d’y répondre : pour Lambesc, s’il était passé par un intermédiaire, la commune aurait touché chaque année 180.000 euros pendant 20 ans, tandis qu’en organisant elle-même la régie, la commune touche annuellement 1,5 millions pendant 20 ans et reste propriétaire de ses installations au-delà.
En matière de pollution, la réponse est que la région va mettre en place un PPA (Plan de protection de l’atmosphère), car le sujet est complexe et fait intervenir de nombreuses variables (par exemple, 50 kg de verdure de jardin brûlés en plein air équivalent à 3 000 km de pollution par un moteur diesel répondant aux normes actuelles).
C. de Buschère (CIQ d’Encagnagne) a posé deux questions qui concernent les habitants : Comment les locataires peuvent faire pression sur les sociétés de location pour réaliser des travaux en vue de réduire les consommations (chauffage et eau chaude sanitaire, mais aussi consommation d’eau, etc.) ? Comment les consommateurs peuvent faire pression sur les fabricants pour que les consommations cachées (veille des appareils électroniques) disparaissent ?
A la deuxième question, la réponse est attendue de la concurrence : quand sont apparus les labels pour les frigos (sous forme de lettres ou d’étoiles), les appareils peu performants ont vite disparu du marché, car aucune marque n’a intérêt à montrer qu’elle vend de la mauvaise qualité !
Pour la première question, la réponse attendra manifestement le vote de nouvelles lois …