Se chauffer, s’éclairer, se déplacer, faire fonctionner les appareils électriques au quotidien font partie de nos habitudes et nous oublions vite le fait que l’énergie est au cœur de nos vies et à chaque instant.
Mais nous vivons une véritable crise de notre modèle énergétique : bouleversements climatiques, épuisement des ressources fossiles et minérales, risques d’accidents nucléaires nous montrent qu’il n’est pas durable… Comment réduire nos consommations d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre sans pour autant devoir changer radicalement de mode de vie ? Créée en 2001, l’Association négaWatt propose un scénario énergétique réaliste qui repose sur les trois piliers indissociables de la « Démarche négaWatt » : d’abord la sobriété, puis l’efficacité et enfin les énergies renouvelables, qui, associées aux précédentes étapes, peuvent couvrir plus de 90 % de nos besoins en 2050.
Le scénario négaWatt 2011 : transition… par CCICluny
Pour ceux qui n’ont pas le temps de lire l’ouvrage voici la conférence de présentation
5 réponses à “Le scénario négawatt”
Je confirme c’est facile à lire et surtout facile à comprendre.
Bonjour à vous tous,
J’ai avec moi cette bible de la transition énergétique, qui si elle se lit facilement, nécessite aussi de la travailler avec sa propre vision d’un autre monde, afin d’en tirer des actions individuelles et collectives pour les années à venir.
Bien sûr que nous pouvons vivre aussi bien, voire mieux en consommant moins d’énergie, et ce n’est pas du tout le retour à la bougie qui nous attends, comme certains caricaturent toute évolution dans nos choix énergétiques.
Pour ma part, je retiendrais page 330 les chiffres de 409 Térawattheure d’énergie d’origine nucléaire produits en France en 2010, et de 1904 Térawattheure d’énergies consommées.
L’abandon de l’électricité d’origine nucléaire représente donc une perte de l’ordre de 20% d’énergie, complexe à remplacer du jour au lendemain, encore que les japonais viennent de le faire en 13 mois.
Cette perte peut tout à fait être compensée par des changements dans nos usages (sobriété), dans des optimisations sur nos équipements (efficacité), et dans le déploiement des énergies de l’avenir (renouvelables et donc durables).
C’est le message principal que je retiens du manifeste lancé par l’association Négawatt. D’autres y verront un appel au développement durable, ou à la lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui est certain, c’est que nous sommes à un tournant majeur de notre société, avec un pétrole qui va couter de plus en plus cher rapidement, et que les choix énergétiques que devront faire nos élus ne devront pas être influencés par les lobbys du pétrole ou du nucléaire, mais par nos bulletins de votes.
On a le droit d’être contre le nucléaire (personnellement, je suis bien contre le tabac !) mais encore faut-il utiliser des arguments justes : dire que le nucléaire représente une part négligeable de notre énergie en France, c’est oublier qu’on ne comptabilise avec le nucléaire que les TWh produits, alors que s’il fallait produire de l’électricité avec du lignite comme le font les Allemands et les Danois qui sont les plus polluants en Europe par tête d’habitant en terme de CO2, c’est 3 fois plus d’énergie qu’il faudrait importer, puisque le rendement des centrales thermiques est d’environ un tiers. En effet, le charbon, le gaz et le pétrole sont comptabilisés en tant qu’énergies primaires, tandis que le nucléaire est comptabilisé en tant qu’énergie secondaire ! Ne vous laissez pas duper par des idéologies importées de ceux qui sont manipulés par les lobbys charbonniers et gaziers ! L’électricité est utile à tous, et le récent appel d’offre pour de l’éolien offshore a conclu sur des prix 5 fois supérieurs (200 €/MWh) au niveau actuel du nucléaire en France (40 €/MWh, vérifié par la Cour des Comptes) : bonjour les factures « vertes » !
On peut également chercher à réduire sa consommation d’énergie, et à partir de là réduire la part du nucléaire. Je pense que l’on ne peut pas raisonner sur ces questions avec l’acceptation d’une croissance de la consommation électrique.
Eh oui, on peut réduire la consommation d’électricité en France, mais cela ne se fera pas tout seul : il faudra une volonté politique forte (c’est la première mesure préconisée par le plan Energies 2050). Les faits sont têtus : avec une croissance du PIB atone, la consommation d’électricité augmente de 2% par an en moyenne, et celle des pointes de 4%. La façon la plus simple, c’est d’augmenter le prix de l’électricité (c’est la voie préconisée par les antinucléaires), cela contribuera un peu plus à la désindustrialisation de la France (voir l’article du Nouvel Observateur de cette semaine, p. 82 : « Comment on perd une industrie » : faute de production d’aluminium, les Airbus seront construits en Russie et en Chine). Les profs de langue ont de beaux jours devant eux, les chômeurs aussi !